Bonnes et (surtout) mauvaises nouvelles en biodiversité
Vous
n’avez probablement jamais entendu parler d’une grenouille des arbres
appelée Ecnomiohyla rabborum. Mais elle est l’une des 467 espèces
animales déclarées officiellement disparues pendant la dernière décennie.
La
grenouille en question vivait tout en haut des arbres et pouvait
« planer » de branche en branche. Elle a été observée officiellement
pour la première fois en 2005, mais était déjà classée « en danger critique d’extinction » en 2009 par l’Union
internationale pour la conservation de la nature (IUCN), à qui on doit par
ailleurs cette compilation des 467 espèces déclarées disparues.
Il est possible que certaines d’entre elles soient en réalité éteintes depuis
plus de 10 ans, et que le constat n’ait été apposé sur leur nom que
tardivement. Et il est probable que beaucoup d’autres espèces n’ont
jamais même été observées avant que leur dernier individu ne soit
disparu. Le dernier représentant connu de Ecnomiohyla rabborum,
lui, a terminé sa vie au zoo d’Atlanta.
La
plus proche estimation provient d’un organisme sous l’égide des Nations Unies
appelé Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services
écosystémiques (IPBES): selon son rapport publié en mai dernier, il y
aurait un
million d’espèces actuellement à risque d’extinction, dont 40% de toutes
les espèces d’amphibiens, 33% de celles de coraux et 10% des espèces
d’insectes. L’IPBES a également produit un tableau qui rappelle que, aussi
approximatives que soient ces évaluations, le rythme d’extinction s’est
dramatiquement accéléré depuis un siècle.
En
parallèle, pendant la même période, les connaissances acquises sur le fonctionnement
des écosystèmes ont elles aussi grossi de façon exponentielle, au point où il
est beaucoup plus facile qu’avant de nommer les actions qui seraient
nécessaires pour sauver telle espèce, ou tel groupe d’espèces (protéger tel
territoire de l’étalement urbain, des routes, de l’agriculture ou de la
déforestation). Et l’histoire récente a démontré que ces actions pouvaient bel et bien extirper des animaux du statut d'espèce
menacée (aux États-Unis, on donne généralement en exemple l’aigle à tête
chauve et le grizzly). Dans son dernier rapport, publié cette semaine, l’IUCN
nomme —au milieu d’informations globalement beaucoup plus sombres— 10 espèces dont le statut s’est amélioré dans sa
« Liste rouge ». Mais en général, note le journaliste scientifique Brian Resnick dans Vox,
c’est la politique qui entre en conflit avec ces actions —ou un manque de
volonté politique.
A.G.M
Source
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire