La FAO aide à lutter contre une maladie affectant la banane en Amérique latine et dans les Caraïbes
L'Organisation
des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a lancé un projet
d'urgence afin d'aider les pays en Amérique latine et dans les Caraïbes à
lutter contre la propagation de la fusariose, une maladie fongique capable
d'anéantir les cultures de bananes dont dépendent des millions de personnes.
La
maladie, causée par la souche la plus récente d’un champignon, touche
la production de nombreuses variétés de plantains et de bananes dont la
Cavendish, l'une des variétés les plus populaires à travers le monde. Elle
représente 47% de la production mondiale.
La
fusariose TR4, bien que n'étant pas dangereuse pour la santé humaine, peut
entraîner une perte des rendements et constituer ainsi une importante source
d'inquiétude pour les pays et pour les communautés où la production de bananes
est une source essentielle de nourriture, de revenus pour les ménages et de
recettes au niveau des exportations.
La
TR4 a été détectée pour la première fois en Amérique latine et dans les
Caraïbes et notamment en Colombie où 175 hectares de cultures de bananes ont
été mis en quarantaine par l'Institut agricole colombien.
L'Equateur
est le plus grand exportateur de bananes au monde tandis que la Colombie, le
Costa Rica et le Guatemala sont également d'importants producteurs. Si la
maladie se propage, cela aurait un effet dévastateur sur les agriculteurs et
leurs familles à travers la région.
Ce
projet d'urgence aidera les pays à développer des plans d'action régionaux et
nationaux et à améliorer leurs capacités à prévenir, à diagnostiquer, à
surveiller, à contenir les épidémies, à sensibiliser et à diffuser les
informations au sein des communautés agricoles.
Le
nouveau projet contre la fusariose TR4 en Amérique latine et dans les Caraïbes
vise également à renforcer la collaboration et à améliorer le partage
d'expériences entre les pays de la région.
Limiter
la propagation de la maladie
Un marchand de bananes à Rio de Janeiro, au Brésil. Photo FAO/Giuseppe Bizzarri |
La
TR4 est un agent pathogène qui peut se transmettre par le biais du matériel de
plantation infecté, par le sol, l'eau ou d'autres moyens physiques contaminés
tels que des chaussures, des outils ou encore des pneus. Une fois établi,
l'agent pathogène demeure dans le sol pendant plusieurs décennies et il
n'existe actuellement aucun moyen de l'éradiquer complètement.
Néanmoins,
certaines mesures peuvent être prises afin de limiter la propagation de la
maladie dont, entre autres, la mise en place de mesures phytosanitaires et de
prévention, l'instauration d'un cadre réglementaire approprié, ou encore une
meilleure sensibilisation des agriculteurs.
«
Les pays se doivent d'être vigilants en surveillant et en contenant les cas de
TR4. Seule une application à la lettre des mesures phytosanitaires peut
empêcher la maladie de se propager », a déclaré Hans Dreyer, Directeur de la
Division de la production végétale et de la protection des plantes à la FAO.
La
diversification, une meilleure santé des sols et une meilleure utilisation des
ressources génétiques disponibles sont essentielles afin de renforcer la
résilience face à la maladie sur le long terme. Les menaces pesant sur la
banane Cavendish pourraient également encourager les agriculteurs et le secteur
privé à s'éloigner de la monoculture pour s'orienter vers des systèmes de
plantation de plus grande biodiversité, en se tournant notamment vers les 1.000
autres variétés de bananes qui existent.
A.G.M
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