LA LUTTE CONTRE LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE À LA RECHERCHE DE FINANCEMENTS
Juste avant l’ouverture
d’un G7, le 24 août 2019, le ministre français de l’Economie a évalué la
facture de la lutte contre le réchauffement climatique. Bruno Le Maire estime
qu’il faudra réaliser une dépense de 1 000 dollars par an et par habitant «
dans les années qui viennent ». Il s’agit d’une somme colossale que le ministre
français souhaite financer grâce à différents organismes internationaux, à
l’instar de la Banque mondiale et de la Banque européenne de développement.
La planète Terre à 1 000 dollars par an et par habitant
« Le réchauffement
climatique coûte cher. L’évaluation qui est la nôtre si on veut tenir les
objectifs de l’Accord de Paris, c’est 1 000 dollars par an, par habitant, dans
les années qui viennent ». La déclaration de Bruno Le Maire à l’issue d’une
rencontre avec les acteurs économiques a été peu relayée, pourtant il s’agit
d’une estimation instructive. Tandis que le Haut conseil pour le climat (HCC)
et Greta Thunberg popularisent la notion de budget carbone, le locataire de
Bercy qui tient les cordons de la bourse nous renseigne cette fois sur la
traduction financière de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC). Un premier
pas pour la transition écologique, au moment où la société civile s’alerte face
à l’urgence climatique. Avec la forêt amazonienne qui brûle, le problème du
réchauffement climatique se pose avec une nouvelle acuité.
La facture présentée par
Bruno Le Maire est conséquente et ne peut pas être réglée sans la «
mobilisation de toutes les organisations internationales, de la Banque
mondiale, la Banque européenne d’investissement et nous voulons qu’à l’occasion
du G7 de Biarritz, il y ait un certain nombre d’annonces sur le Fonds vert pour
le climat » a assuré le ministre de l’Economie. Il a ainsi appelé ses
homologues du G7 à « participer à ce financement » et a remis au centre du jeu
le fonds vert pour le climat, lequel n’a pas rempli toutes ses promesses depuis
sa création en 2010. Dans une interview qu’elle accorde au Monde, la secrétaire
d’Etat, Emmanuelle Wargon estime qu’il faut désormais que « tous les acteurs
économiques soient comptables des impacts sociaux et environnementaux de leur
action ».
Un fonds vert à la relance
Les grandes réunions
internationales sont souvent critiquées pour leur absence de résultats
concrets, mais le fonds vert imaginé en 2010 à Cancun, puis officiellement lancé à Durban l’année suivante s’inscrit dans la volonté de prendre à bras
le corps la question de la lutte contre le réchauffement climatique. Initialement
doté de 100 milliards de dollars par an et financé par les Etats les plus
riches pour aider les pays en voie de financement, ce fonds vert a vu sa
mission être prolongée jusqu’en 2025 sous l’impulsion de l’Accord de Paris.
Pour tenir ces
engagements, Bruno Le Maire entend mobiliser « des instruments techniques pour
orienter les flux financiers vers la lutte contre le réchauffement climatique
et les énergies renouvelables ». Une tâche qui englobe bien au-delà des
pouvoirs publics et qui nécessite « d’avoir des indicateurs fiables, précis,
neutres qui puissent être mis à disposition des gestionnaires d’actifs, des
banques, des compagnies d’assurance pour qu’elles puissent orienter l’épargne
des particuliers vers la lutte contre le réchauffement climatique et les
énergies renouvelables ». Le G7 de ce week-end avait pour objectif de remettre
au centre du débat la question du financement, et avec l’intervention de Bruno
Le Maire, on peut dire que c’est mission accomplie !
A.G.M
Source : lenergeek.com
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