Jamais la planète n'a connu un tel réchauffement climatique en 2000 ans
Les paléoclimatologues sont formels : le
réchauffement actuel de la planète est inédit, tant par son homogénéité
que par sa rapidité. Plus aucune forme de parallèle avec des épisodes de
chaleur ayant eu lieu au cours des 2.000 dernières années n'est désormais
possible.
Un pack d'icebergs
dérivants dans le fjord Sermilk, au Groenland, en mars 2019.
PHILIPPE ROY/AURIMAGES
Aucun réchauffement d'ampleur mondiale par le passé
Alors
qu'une bonne partie de l'Europe subit son deuxième épisode de fortes chaleurs
en un mois, deux études distinctes analysent 2.000 ans de tendances de
l'histoire climatique récente de notre planète. Les chercheurs ont utilisé
des données de température compilées à partir de près de 700 indicateurs : des
anneaux d'arbres, des carottes de glace, des sédiments lacustres et des coraux
ainsi que des thermomètres modernes.
La
première étude, celle publiée dans Nature, met, par exemple, en
évidence que lors du "petit âge glaciaire" (de 1300 à 1850), s'il a
fait extraordinairement froid en Europe et aux Etats-Unis pendant plusieurs
siècles, il n'a pas fait froid partout sur la planète. "Lorsque
nous retournons dans le passé, nous trouvons des phénomènes régionaux, mais
aucun n'est mondial", explique Nathan Steiger de l'Université Columbia
à New-York. "Alors qu'actuellement, le réchauffement est global.
98% du globe s'est réchauffé après la révolution industrielle",
ajoute-t-il.
Une rapidité dans l'augmentation des températures sans précédent
Un
deuxième article, dans Nature Geoscience, examine la moyenne des
variations de température sur de courtes périodes, de quelques décennies
chacune. Leurs conclusions sont claires : à aucun moment depuis le début de
notre ère, les températures n'ont augmenté aussi rapidement et aussi
régulièrement qu'à la fin du 20e siècle. Quand après-guerre, la production
(alimentée par les combustibles fossiles) et la consommation ont atteint des
niveaux sans précédent.
Ce
résultat "souligne le caractère extraordinaire du changement
climatique actuel", explique Raphael Neukom de l'Université de Berne
en Suisse, coauteur de l'étude. Ces études "devraient enfin
stopper les climatosceptiques qui prétendent que le réchauffement
climatique observé récemment s'inscrit dans un cycle climatique
naturel", souligne Mark Maslin de l'University College de Londres,
commentant les travaux.
Source: sciences et avenir
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