Améliorer la contribution des
agriculteurs familiaux au développement durable
«Les
agriculteurs familiaux ont besoin des politiques publiques et de cadres
juridiques appropriés qui leur permettront de s'adapter et de prospérer dans un
environnement en constante évolution et d'optimiser leur contribution au
développement durable», a déclaré mardi M. José Graziano da Silva, Directeur
général de la FAO.
Il
s'exprimait à l'occasion du lancement de la Décennie
des Nations Unies pour l'agriculture familiale, organisé en marge du Forum
politique de haut niveau sur le développement durable qui se tenait à
New York.
L'événement
a vu la participation de responsables de la FAO, du Fonds international de
développement agricole (FIDA), qui supervise la mise en œuvre de la Décennie,
ainsi que de ses co-organisateurs le Costa Rica et la France, sans oublier Via
Campesina, le Forum rural mondial et l'Organisation mondiale des agriculteurs,
entre autres.
«Nous
devons reformer nos systèmes alimentaires et associer les activités de la
Décennie pour l'agriculture familiale à celles de la Décennie d'action pour
la nutrition. Les agriculteurs familiaux sont ceux qui produisent des
aliments sains. Ils peuvent nous sauver d'une épidémie d'obésité et nous avons
besoin d'eux pour mettre en place des régimes alimentaires sains», a indiqué M.
Graziano da Silva.
Montrer la voie afin de faciliter la mise en œuvre de la Décennie
Les
exploitations familiales représentent 90 pour cent de l'ensemble des
exploitations à travers le monde et produisent 80 pour cent de la nourriture
mondiale en termes de valeur.
Soulignant
que bien que les agriculteurs familiaux fassent partie d'un groupe bien
distinct et qu'il n'existait pas de solution unique pour tous, le Directeur
général de la FAO a souligné que deux mesures principales avaient aidé à
montrer la voie en vue de faciliter la mise en œuvre de la Décennie: «D'abord,
la FAO et le FIDA ont mis en place un Fonds fiduciaire multi donateurs. La FAO
a également mis à disposition un capital de départ afin de promouvoir le
dialogue et les échanges entre agriculteurs portant sur les politiques
publiques», a-t-il précisé.
Il
a également invité les pays à accélérer le développement de leurs Plans
d'action nationaux qui s'inspirent du Plan d'action
mondial de la FAO et du FIDA lancé en mai dernier. «De cette façon, la
FAO et le FIDA comprendraient mieux les exigences et les procédés de chaque
pays», a-t-il expliqué.
Les agriculteurs familiaux, éléments clés d'une meilleure nutrition
Le
Directeur général de la FAO s'est également dit vivement inquiet au sujet des
niveaux élevés de malnutrition. «Nous devons lutter de manière urgente contre
les taux croissants d'obésité et les carences en micronutriments. Ce phénomène
survient souvent dans des communautés où l'on s'est tourné vers des régimes
alimentaires de mauvaise qualité et très peu diversifiés», a-t-il ajouté.
Il
a notamment fait allusion à la consommation élevée d'aliments
ultra-transformés, soit l'un des principaux facteurs de la prévalence de
l'obésité. «Les aliments ultra-transformés ont une faible valeur nutritionnelle,
voire pas du tout, et contiennent une quantité élevée de gras saturés, de sucre
raffiné, de sel et d'additifs chimiques, mais sont malheureusement moins chers,
plus faciles d'accès et plus rapides à préparer que les aliments frais, surtout
pour les personnes pauvres vivant en zone urbaine», a précisé le Directeur
général de la FAO.
Dans
ce contexte, M. José Graziano da Silva a indiqué que les agriculteurs familiaux
avaient un rôle vital à jouer en vue d'augmenter la production et la
consommation de produits frais et diversifiés et donc, a fortiori, en vue
d'améliorer les régimes alimentaires des populations.
Faciliter l'accès à la nourriture doit aller de pair avec le fait de nourrir la planète
Au
cours de son intervention, M. Graziano da Silva a également insisté sur le fait
que le monde ne pouvait plus compter sur le modèle agricole qui a fait suite à
la Révolution verte des années 60.
«Les
systèmes agricoles nécessitant beaucoup d'intrants et de ressources ont réussi
à faire augmenter la production alimentaire mais ont fait payer un lourd tribut
à l'environnement, entraînant des phénomènes de déforestation, des
pénuries d'eau, l'épuisement des sols et générant des niveaux élevés d'émission
de gaz à effet de serre», a-t-il souligné.
Le
Directeur général de la FAO a appelé à changer radicalement les systèmes
alimentaires, essentiels à la production d'aliments sains et nutritifs, tout en
protégeant les ressources naturelles. «Faciliter l'accès à la
nourriture doit aller de pair avec le fait de nourrir la planète», a-t-il
conclu.
L'événement
«Lancement de la Décennie des Nations Unies pour l'agriculture familiale
(2019-2028): synergies et principales contributions au Programme de
développement durable à l'horizon 2030» a donné l'occasion de promouvoir le
dialogue entre agriculteurs familiaux, gouvernements, agences onusiennes et
acteurs non gouvernementaux en vue d'entreprendre des actions au niveau
régional, national et mondial et de contribuer à la transformation des systèmes
alimentaires et agricoles pour améliorer la nutrition.
Source :
FAO
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