Les perspectives relatives à la production mondiale de céréales cette année contrariées par des prévisions moins bonnes que prévu quant à la production de maïs aux États-Unis
Les
dernières prévisions de la FAO sur
la production mondiale de céréales
en 2019 font entrevoir une hausse de 1,2 pour
cent par rapport à 2018, soit un volume de 2,685 milliards de tonnes. Mais l’augmentation en glissement
annuel s’annonce beaucoup moins bonne que prévu antérieurement, car on prévoit
aujourd’hui que la production maïsicole
devrait chuter en 2019, en grande partie du fait d’importantes révisions à la baisse des perspectives
de production aux États-Unis d’Amérique.
À cause de pluies excessives et prolongées qui ont sensiblement retardé
les semis, la production de maïs aux États-Unis cette année devrait se
stabiliser à 330 millions de tonnes,
soit 45 millions de tonnes de moins que le chiffre prévisionnel
publié par la FAO en mai; elle serait ainsi inférieure de près de 10 pour cent (soit 36 millions de
tonnes) au volume de l’an dernier. D’après les chiffres récents communiqués par
le Ministère de l’agriculture des États-Unis (USDA), seules 58 pour cent des superficies initialement prévues ont
été effectivement emblavées au
26 mai, ce qui est nettement inférieur à la moyenne de ces cinq dernières
années – soit 90 pour cent – et
constitue un record négatif historique.
Le
rebond attendu de la production mondiale de céréales en 2019 serait
essentiellement imputable à la progression
du blé et de l’orge, soit respectivement 5,3 et 5,8 pour
cent en glissement annuel. La production rizicole totale devrait
vraisemblablement rester proche de son niveau record de l’année passée; en
effet, on s’attend à ce que la hausse de la production en Asie compense la contraction prévue dans la plupart des autres
régions, qui est à mettre sur le compte de mauvaises
conditions météorologiques et de perspectives de marges de profit moindres.
L’utilisation mondiale
de céréales en 2019-2020 devrait
avoisiner les 2,707 milliards de
tonnes, soit un recul de
15,5 millions de tonnes (0,6 pour cent) par rapport aux
prévisions de mai; ce chiffre reste toutefois supérieur de 1 pour cent (ou 26 millions de tonnes) au niveau de
2018-2019. L’ajustement à la baisse ce mois-ci est principalement à mettre sur
le compte – là encore – des États-Unis, où l’utilisation intérieure totale de
maïs devrait passer sous le niveau de 2018-2019, du fait de la détérioration
des perspectives relatives à la production. Suite à la révision des chiffres
des États-Unis, on prévoit à présent que l’utilisation mondiale de céréales secondaires en 2019-2020
devrait atteindre 1,434 milliard de
tonnes, soit 0,9 pour cent
de moins qu’il y a un mois mais 0,7 pour
cent de plus qu’en 2018-2019. L’utilisation mondiale de blé devrait augmenter de 1,2 pour cent,
pour atteindre 755 millions de
tonnes; l’utilisation mondiale de
riz atteindrait quant à elle 518 millions de tonnes, soit 1,4 pour cent de mieux par rapport
à 2018-2019.
D’après
les dernières prévisions relatives à la production et à l’utilisation de
céréales, les stocks mondiaux
de céréales pourraient baisser de
26 millions de tonnes, soit 3 pour
cent, durant la nouvelle campagne, ce qui les porterait à 830 millions de tonnes, leur
niveau le plus bas depuis quatre ans.
Ces prévisions sont inférieures de 18 millions
de tonnes environ (2 pour cent) à celle de mai. Cette importante
révision à la baisse d’un mois sur l’autre est principalement imputable au maïs, les prévisions relatives aux
stocks de blé et de riz ayant été légèrement relevées depuis le rapport
précédent. Le recul attendu des stocks de céréales devrait se traduire par une baisse du rapport stocks/utilisation de
céréales à un peu moins de 30 pour
cent, ce qui indique toujours une situation de l’offre relativement
confortable. Les stocks mondiaux de céréales secondaires devraient baisser
en 2019-2020, pour la deuxième année consécutive, et diminuer de 9 pour cent, à un peu plus de 369 millions de tonnes, leur
niveau le plus bas depuis 2014-2015. À l’inverse, les stocks totaux de blé
pourraient augmenter de 4,6 pour
cent en glissement annuel et approcher un niveau quasi record de 281 millions de tonnes. La hausse
de 1 pour cent des stocks de
blé par rapport au mois de mai s’explique par des révisions à la hausse des
prévisions relatives à l’Union européenne et aux États-Unis d’Amérique, compensées par des révisions à la baisse de
celles pour l’Australie et la Fédération de Russie. S’agissant des
stocks mondiaux de riz à la clôture de la campagne 2019-2020, un léger
recul (0,9 pour cent) est toujours prévu par rapport à leur niveau record
d’ouverture, à 179 millions de
tonnes, en dépit de révisions à la hausse des prévisions concernant les
États-Unis d’Amérique et le Viet Nam.
En 2019-2020,
le commerce mondial de céréales devrait atteindre un volume de
414 millions de tonnes environ,
soit une progression de 1,2 million
de tonnes (0,3 pour cent) par rapport aux prévisions précédentes et
près de 6 millions de tonnes
(1,4 pour cent) de plus que les estimations des échanges totaux de céréales en 2018-2019. La progression
attendue des échanges mondiaux de céréales est à mettre essentiellement sur le
compte d’une augmentation du
commerce de blé et de riz, alors que
les échanges de céréales secondaires, en particulier de maïs, devraient reculer
en-deçà de leur niveau de 2018-2019, essentiellement en raison de la
réduction prévue des importations de l’Union européennes et d’une forte
diminution des exportations des États-Unis d’Amérique. En revanche, le commerce
de blé devrait rebondir de 3,3 pour
cent par rapport à 2018-2019, du fait d’une demande plus forte de plusieurs pays, en particulier en Afrique et en Asie, et d’abondantes
disponibilités à l’exportation prévues dans la région de la mer Noire et dans l’Union européenne. Le commerce
mondial de riz devrait quant à lui baisser de 3,5 pour cent en 2019,
avant un possible rebond en 2020,
car on prévoit des importations plus
importantes de la part de plusieurs pays en Afrique.
Source: www.fao.org
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