Voici
une étude qui pourrait faire évoluer notre regard sur le riz. Le dernier
rapport de l’organisation non gouvernementale, Environmental Defense Fund
(EDF), publié dans la revue de l’Académie des sciences des Etats-Unis (PNAS),
rapporte que la riziculture à travers le monde pourrait avoir un impact sur le
climat deux fois plus important que les estimations actuelles. A tel point que
sur une vingtaine d’année, cet impact sur le réchauffement pourrait atteindre
celui de 1 200 centrales électriques au charbon de taille moyenne.
Les
études sur les impacts climatiques du riz ont mesuré les émissions de méthane
provenant d'exploitations rizicoles inondées en permanence. Pour réduire ces
émissions, la stratégie adoptée consiste à inonder de manière intermittente les
rizicultures. Or, le rapport d’EDF alerte sur ces pratiques qui pollueraient
davantage.
En
effet, les rizières inondées de façon intermittentes peuvent émettre 45 fois
plus d'oxyde nitreux par rapport aux fermes inondées en permanence (qui
émettent principalement du méthane). L’oxyde nitreux est un gaz à effet de
serre à longue durée de vie qui retient beaucoup plus de chaleur dans
l'atmosphère que le méthane : "L'impact total de la riziculture sur le
climat a été considérablement sous-estimé car jusqu'à présent, les émissions de
dioxyde d'azote provenant d'exploitations inondées par intermittence n'ont pas
été incluses", a déclaré Kritee, scientifique chez EDF et auteur
principal de l'article.
Pour
atténuer l'impact de l'oxyde nitreux présent dans la riziculture, les auteurs
invitent les scientifiques à cartographier les régimes d'inondation, à mesurer
les émissions d'oxyde nitreux dans diverses exploitations rizicoles à travers
le monde, à déclarer ces émissions et à optimiser l'utilisation de l'eau, de
l'azote et des matières organiques afin de réduire les émissions de ces deux
importants gaz à effet de serre.
Rappelons
que le riz est une source essentielle de nutrition pour la population
mondiale en croissance rapide, fournissant plus de calories à l'homme que tout
autre aliment. Mais la culture du riz nécessite également beaucoup de ressources
: la culture du riz couvre 11% des terres arables du globe et consomme un tiers
de l'eau d'irrigation.
Pour
contrer la pollution liée à la riziculture, les Nations Unies et l’Institut
international de recherche sur le riz (IRRI) ont créé la plateforme pour la
riziculture durable en 2013 qui se charge de la définition des bonnes pratiques
rizicoles.
Source : commodafrica.com
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