Des milliers de plants sont mis en terre chaque année et ce depuis plus de trois décennies. Cependant, le bilan reste mitigé, quel a été l’impact réel de cette journée sur la foresterie et l’environnement au Bénin depuis plus de 30 ans ?
Ne faudrait-il pas repenser cette journée afin qu’elle réponde réellement aux attentes pour lesquelles elle avait été initiée ? Quelles actions concrètes faudra-t-il mener pour la préservation de l’environnement ? Voilà autant de questions qui méritent notre attention en tant qu’environnementaliste.
Pour
ce 1er Juin 2019, où l’initiative est à sa 35è édition, c’est à la
ville de Sakété d’accueillir l’événement. Il a été placé sous l’égide de l’Université
Nationale d’Agriculture du Bénin et a connu la présence de plusieurs autorités
et personnalités dont l’actuelle ministre de l’enseignement supérieur.
Les autres villes ne sont pas cependant restées en marge de l’évènement (Cotonou, Ouidah, Allada…etc), à Cotonou par exemple, c’est la plage de Fidjrossè qui a été pris d’assaut par les autorités et divers acteurs de la protection de l’environnement au Bénin. Des plants de cocotiers (Cocos nucifera) ont été mis à terre. Dans la ville historique de Ouidah également, la même messe a été dite avec la mise en terre de plus de 4000 plants d’Acacia auriculiformis et de Khaya Senegalensis. A Allada 2500 plants de Gmelina arborea ont été planté.
Rappelons
que cette année, le thème choisi pour célébrer cette journée est ‘’
Arbre et éducation pour une économie verte et durable’’.
L’importance d’une journée de l’arbre pour le Bénin
C’est
depuis 1985 que la journée Nationale de l’arbre a été initié en République du
Bénin, et depuis, elle est suivie chaque année.
L’objectif d’une telle journée est la promotion du reboisement et la sensibilisation sur les conséquences de la déforestation ; d’autant plus que durant la période de 2000 à 2010, le Bénin a connu une perte de 500.000 ha de sa couverture forestière d’après la FAO, soit une perte moyenne de 50.000 ha par an. Inquiétant et alarmant n’est-ce pas ?
Nous savons tous l’importance des arbres et des forêts. Les arbres et les forêts nous fournissent énergies, nourritures et médicaments, elles contribuent à la purification de l’air et de l’eau, elles interviennent dans la régulation du climat et la lutte contre le réchauffement climatique, dans la protection des sols contre l’érosion ; les arbres possèdent également des propriétés éducatives, récréatives, culturelles et cultuelles et bien d’autres.
Les bienfaits des arbres et des forêts sont donc nombreux et pour que nous continuons à en bénéficier, il faut que nous prenons conscience de leur utilité et que nous luttons pour leur préservation.
Une journée pour le reboisement est donc une très bonne initiative mais devant être bien pensée. Il faut rappeler qu’en dehors de l’initiative de la journée de l’arbre, plusieurs autres initiatives ont vu le jour avec pour le même objectif, faire du Bénin un pays plus vert qu’il ne l’est déjà. La plus célèbre est le fameux projet ‘’10 millions d’âmes, 10 millions d’arbres ‘’ initié en 2003. Quel en est le bilan ?
L’objectif d’une telle journée est la promotion du reboisement et la sensibilisation sur les conséquences de la déforestation ; d’autant plus que durant la période de 2000 à 2010, le Bénin a connu une perte de 500.000 ha de sa couverture forestière d’après la FAO, soit une perte moyenne de 50.000 ha par an. Inquiétant et alarmant n’est-ce pas ?
Nous savons tous l’importance des arbres et des forêts. Les arbres et les forêts nous fournissent énergies, nourritures et médicaments, elles contribuent à la purification de l’air et de l’eau, elles interviennent dans la régulation du climat et la lutte contre le réchauffement climatique, dans la protection des sols contre l’érosion ; les arbres possèdent également des propriétés éducatives, récréatives, culturelles et cultuelles et bien d’autres.
Les bienfaits des arbres et des forêts sont donc nombreux et pour que nous continuons à en bénéficier, il faut que nous prenons conscience de leur utilité et que nous luttons pour leur préservation.
Une journée pour le reboisement est donc une très bonne initiative mais devant être bien pensée. Il faut rappeler qu’en dehors de l’initiative de la journée de l’arbre, plusieurs autres initiatives ont vu le jour avec pour le même objectif, faire du Bénin un pays plus vert qu’il ne l’est déjà. La plus célèbre est le fameux projet ‘’10 millions d’âmes, 10 millions d’arbres ‘’ initié en 2003. Quel en est le bilan ?
Une journée pour l’arbre ou l’arbre
pour une journée ?
Il
faut reconnaître avec désolation qu’entre les grandes cérémonies relayées par
les médias du pays tous les 1er Juin et la réalité sur le terrain
existe un grand fossé.
Tout le monde peut facilement s’accorder sur le fait qu’il y a un réel défaut d’entretien et de suivie des plants mis en terre. La belle preuve, même le premier arbre planté en 1985, l’arbre symbole même de la journée n’a pas pu survivre aux conséquences d’une initiative mal pensée et mal ficelée.
Une journée pour l’arbre ou l’arbre pour une journée ? Les plants mis en terre ne retiennent notre attention que le 1er Juin et nous les oublions tous les autres jours jusque dans 1 an après où nous reviendrons en planter un autre. Non…il faut des résultats concrets, il faut des actions concrètes, arrêtons de nous amuser, c’est notre avenir qui est en jeu.
Tout le monde peut facilement s’accorder sur le fait qu’il y a un réel défaut d’entretien et de suivie des plants mis en terre. La belle preuve, même le premier arbre planté en 1985, l’arbre symbole même de la journée n’a pas pu survivre aux conséquences d’une initiative mal pensée et mal ficelée.
Une journée pour l’arbre ou l’arbre pour une journée ? Les plants mis en terre ne retiennent notre attention que le 1er Juin et nous les oublions tous les autres jours jusque dans 1 an après où nous reviendrons en planter un autre. Non…il faut des résultats concrets, il faut des actions concrètes, arrêtons de nous amuser, c’est notre avenir qui est en jeu.
Repenser l’initiative
Il
faut repenser l’initiative, il faut prendre désormais une pause, faire le bilan
et donner une nouvelle direction à cette belle initiative. Plusieurs aspects de
cette journée doivent être revus. En premier lieu, il faudra mettre en place
une vraie politique d’entretien des plans mis à terre, c’est d’ailleurs
l’aspect le plus important.
On pourrait même recruter des gens qui vont s’en occuper, entretenir et suivre les plans jusqu’à leur maturité. Planter 5 arbres chaque année et les entretenir correctement vaut mieux qu’en planter 1000 ou 100.000 et n’avoir aucun taux de réussite à la fin.
L’autre aspect à prendre en compte est relatif aux espèces d’arbres mis en terre. Jusque-là, les espèces plantées sont des espèces utilisées généralement comme bois de chauffe, ou pour les petits travaux de construction (Acacia auriculiformis, Khaya senegalensis, Gmelina arborera…).
Je pense qu’il faut commencer par aller vers des espèces qui ont une certaine valeur et importance pour les populations, des espèces fruitières par exemple le manguier, le tamarinier, le baobab (Manguifera indica, Tamarindus indica, Adansonia digitata) ou des espèces qui ont une valeur médicinales prouvée (Moringa oleifera) mais surtout des espèces qui sont indiquées pour les habitats ou écosystèmes dans lesquelles elles veulent être plantées.
Il serait intéressant d’impliquer la population dans le choix des espèces à mettre à terre dans chaque zone. Il faudra également identifier des écosystèmes dégradés et les restaurer, généralement, les campagnes de reboisement sont dirigés vers des superficies vierges mais ils doivent aussi prendre en compte ces écosystèmes dégradés qui méritent d’être restaurés.
On pourrait même recruter des gens qui vont s’en occuper, entretenir et suivre les plans jusqu’à leur maturité. Planter 5 arbres chaque année et les entretenir correctement vaut mieux qu’en planter 1000 ou 100.000 et n’avoir aucun taux de réussite à la fin.
L’autre aspect à prendre en compte est relatif aux espèces d’arbres mis en terre. Jusque-là, les espèces plantées sont des espèces utilisées généralement comme bois de chauffe, ou pour les petits travaux de construction (Acacia auriculiformis, Khaya senegalensis, Gmelina arborera…).
Je pense qu’il faut commencer par aller vers des espèces qui ont une certaine valeur et importance pour les populations, des espèces fruitières par exemple le manguier, le tamarinier, le baobab (Manguifera indica, Tamarindus indica, Adansonia digitata) ou des espèces qui ont une valeur médicinales prouvée (Moringa oleifera) mais surtout des espèces qui sont indiquées pour les habitats ou écosystèmes dans lesquelles elles veulent être plantées.
Il serait intéressant d’impliquer la population dans le choix des espèces à mettre à terre dans chaque zone. Il faudra également identifier des écosystèmes dégradés et les restaurer, généralement, les campagnes de reboisement sont dirigés vers des superficies vierges mais ils doivent aussi prendre en compte ces écosystèmes dégradés qui méritent d’être restaurés.
La
journée nationale de l’arbre doit aussi et surtout abordé la question de la
sensibilisation et de l’éducation ; sensibiliser les populations sur les
conséquences de la déforestation, l’éducation environnementale doit pouvoir
intervenir ici. Promouvoir la gestion durable, et depuis le bas âge. Apprendre
aux enfants à planter un arbre oui mais surtout leur apprendre à l’entretenir
et à en comprendre le sens, les initier aux questions de préservation de la
nature, de développement durable, de changement climatique etc.
Déjà
dans certaines de nos cultures, la mise en terre d’un arbre est associée à
certains événements comme une naissance, un baptême, un anniversaire ; ceci
doit être promu et encouragé.
La
journée nationale de l’arbre est une bonne initiative mais elle doit être
repensé et remodelé pour le bénéfice de la nature, de l’environnement et de
toute l’humanité.
Planter
un arbre c’est bien mais l’entretenir est encore mieux.
Par Abel H. AKPOVO
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