Ces 1,7
milliards de dollars représente le total des annonces de financements faites
par 24 gouvernements et donateurs institutionnels lors de la conférence
virtuelle organisée mardi par le Danemark, l’Allemagne, l’Union européenne (UE)
et les Nations Unies. Avant le début de la conférence, l’ONU avait
sollicité 2,4 milliards de dollars pour l’aide humanitaire au Sahel central.
Une fois
débloqués, les fonds permettront d’aider quelque 10 millions de personnes pour
le reste de l’année 2020 et jusqu’en 2021 en matière de nutrition et
d’alimentation, de services de santé, d’eau et d’assainissement, de logement,
d’éducation, et de protection et de soutien aux victimes de violences basées
sur le genre.
Des
annonces d’engagement politique ont également été faites durant la conférence
visant à traiter cette crise d'une manière qui respecte le droit humanitaire
international et les droits de l'homme et qui s'attaque aux causes profondes de
la crise.
« Il
existe un énorme potentiel dans le Sahel central mais les conflits, le
changement climatique, la faible gouvernance et l’inégalité hommes-femmes
freinent les populations et les progrès », a déclaré le Secrétaire général
adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Mark Lowcock, lors de
cette conférence.
« Nous
pouvons contribuer à renverser la tendance en fournissant un soutien
international plus important, mieux équilibré entre sécurité, aide d’urgence et
développement à long terme » a souligné M. Lowcock, qui est également
Coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies.
Plus de
1,5 million d’habitants de la région du Sahel central ont été contraints de
quitter leur foyer à cause de la violence, soit un chiffre multiplié par 20 en
deux ans. La violence basée sur le genre a grimpé en flèche, des millions d’enfants
ne sont pas scolarisés et les services de santé et services sociaux de base
font défaut. Le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë
est trois fois plus important aujourd’hui qu’il y a un an.
La
pauvreté et le changement climatique menacent le mode de vie traditionnel des
populations, alors que plus de 13 millions d’entre elles sont tributaires d’une
aide humanitaire. Parmi eux, sept millions d’enfants - victimes d’une « crise
silencieuse » comme l’a rappelé la Directrice exécutive de l’UNICEF, Henrietta Fore -
sont pris au piège de la flambée de violence armée et des répercussions
socioéconomiques de la pandémie de Covid-19.
Les
femmes et les filles supportent une part disproportionnée de la crise au Sahel
central et il est donc nécessaire de veiller en priorité à leurs besoins et à
leurs droits. « Investir dans les femmes et les filles est la meilleure chose
que nous puissions faire pour aller de l’avant », a rappelé M. Lowcock.
Sur les
1,7 milliards de dollars annoncés, 996,8 millions seront consacrés à l’aide
humanitaire au Sahel central pour le reste de l’année 2020 et 725,4 millions
seront utilisés en 2021 et au delà.
L’Union
européenne (UE) a annoncé un total de 122,8 millions de dollars. 603,54
millions de dollars ont par ailleurs été promis par 14 Etats membres de l’UE
(Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Grèce, Italie,
Irlande, Malte, Luxembourg, Suède, Roumanie, République tchèque).
La Suisse
est l’Etat membre le plus généreux avec un montant record de 464,1 millions de
dollars, suivi des Etats-Unis (274,8 millions de dollars) . Les coorganisateurs
de la conférence (Allemagne, Danemark et UE) ont réunis à eux trois 424,1
millions de dollars.
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