Inondations en Indonésie : 60 morts, des vivres largués par hélicoptère
Faute
de pouvoir se poser, des secouristes larguaient samedi en hélicoptère des
vivres aux rescapés d'inondations qui ont fait 60 morts en Indonésie ainsi que
de nombreux blessés, victimes de pluies torrentielles comme d'un développement
urbain anarchique.
Des
dizaines de milliers d'Indonésiens n'avaient toujours pas regagné samedi leur
domicile, submergé par ces inondations, les plus meurtrières depuis 2013 dans la
région de Jakarta, où vivent environ 30 millions d'habitants.
Alors
que de nouvelles pluies sont à craindre, plus de 170.000 personnes vivant dans
des quartiers submergés ont trouvé refuge dans des abris répartis à travers la
mégapole de Jakarta.
Des
pluies torrentielles ont commencé à tomber la veille du Nouvel An, déclenchant
des crues soudaines et des glissements de terrain dans la région de Jakarta et
dans celle de Lebak, située dans le sud-ouest de l'île de Java, à une centaine
de kilomètres de la capitale.
Deux
personnes ont également été tuées vendredi après des inondations soudaines et
des glissements de terrain dans un village du nord des Célèbes, une île du nord
de l'archipel, a annoncé samedi l’agence indonésienne de gestion des
catastrophes.
Le
bilan des morts a été porté à 60 samedi par l'agence, deux personnes étant
portées disparues. Le précédent bilan faisait état samedi de 53 morts et un
disparu.
"Nous
avons découvert de nouveaux corps", a indiqué le porte-parole de cette
agence Agus Wibowo.
Les
abris sont remplis de réfugiés qui tentent de se reposer sur de minces nattes
alors que la nourriture et l'eau potable commencent à manquer.
- Villages inaccessibles -
Certains
sont contraints d'utiliser les eaux provenant des crues pour se laver et faire
la vaisselle.
"Nous
avons vraiment besoin d'eau potable dans cet abri", a déclaré Trima Kanti,
réfugié dans la banlieue ouest de Jakarta. Lui se lave dans une église mais les
ressources, fournies par un générateur, sont limitées.
A
Lebak, où une demi-douzaine de personnes ont été tuées, des policiers et
militaires jetaient, depuis des hélicoptères, des boîtes de nouilles
déshydratées et d'autres vivres à des villages que la destruction de ponts a
rendus inaccessibles par la route.
"C'est
difficile d'acheminer des vivres ici, or il y a une dizaine d'endroits touchés
par des glissements de terrain", a déclaré le chef de la police de Banten,
Tomsi Tohir, à l'AFP. "C'est la raison pour laquelle nous utilisons des
hélicoptères, car il n'y a pas d'endroits où atterrir", a-t-il ajouté.
Onze
mille militaires et secouristes ont été déployés pour distribuer des
médicaments, des kits désinfectants dans le but d'éviter la propagation
d'épidémies d'hépatite A ou de dengue notamment, selon le ministère de la
santé.
- Des blessés graves -
La
plupart des personnes décédées dans ces inondations se sont noyées, ont été
ensevelies dans des glissements de terrain ou ont souffert d'hypothermie. Près
de Jakarta, une famille, dont deux enfants de quatre et neuf ans, a été
mortellement intoxiquée par un gaz émanant d'un générateur portatif de courant.
Ailleurs, un adolescent de 16 ans a été électrocuté par une ligne de courant.
Parmi
les survivants, beaucoup ont été blessés quand "ils ont été emportés par
les flots et heurtés par des morceaux de bois ou des rochers", a témoigné
Suripto, le responsable d'un centre de santé à Lebak.
Cette
catastrophe est la plus meurtrière depuis les inondations de 2013 qui avaient
fait plusieurs dizaines de morts à Jakarta, régulièrement frappée par des
inondations durant la saison des pluies en Indonésie, qui a commencé fin
novembre.
Si
les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région de Jakarta revêtent
un caractère exceptionnel, des urbanistes notaient que le développement urbain
anarchique de la mégalopole a certainement aggravé la situation.
Le
gouvernement indonésien a d'ailleurs annoncé fin août que la capitale serait
transférée sur l'île de Bornéo afin d'alléger la pression sur l'île de Java, la
plus densément peuplée de l'archipel.
©
2020 AFP
A.G.M
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