87% du soja importé en Europe est destiné à l’alimentation
animale. Et contribue à la déforestation en Amérique du Sud, au Brésil et en
Argentine dénonce un rapport de Greenpeace.
La monoculture du soja est l’une des principales
causes de déforestation en Amérique du Sud. Or, l’Europe importe massivement du
soja OGM pour nourrir ses animaux d’élevage.
Soja OGM : vers une monoculture en Amérique du
sud
Comment assouvir l’appétit des Européens en oeufs ou
en viande de porc et de poulet ? Sans le savoir, beaucoup de consommateurs
contribuent à la déforestation en
Amérique du Sud, au Brésil et en Argentine, où l’on produit massivement le soja
OGM importé en Europe pour nourrir les animaux d’élevage. C’est ce que dénonce
l’ONG Greenpeace dans son dernier rapport(1).
Afin de dégager de nouvelles terres arables, de
grandes superficies de forêts sont détruites, ruinant la biodiversité de ces
régions. Selon Greenpeace, le changement d’affectation des sols
représente près d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre
(GES).
Élevage intensif de poulets © Sergey Bogdanov
Pour répondre à la demande, l’Amérique du Sud se
transforme donc peu à peu en une zone de monoculture dédiée à la production de
soja. Greenpeace France dénonce ces importations massives qui renforcent la
monoculture du soja OGM. « Au Brésil et en Argentine, plus de 95 %
du soja produit est génétiquement modifié », souligne un rapport
publié par l’association. En effet, l’Union Européenne importe 37 % du
soja qu’elle consomme du Brésil, 29 % d’Argentine, 15 % des
Etats-Unis et seulement 19 % du reste du monde.
La faille du soja OGM et des pesticides
Ce rapport souligne également que 87 %
du soja importé en Europe est destiné à l’alimentation animale. 50 %
vont aux élevages industriels de poulets de chair ou poules pondeuses,
24 % aux élevages de porcs. Les vaches laitières consomment 16 % du
soja importé, et les vaches allaitantes (races à viande) seulement 7 %.
Une plantation de soja au Brésil. ©Eduardi Betioli
Pour que l’Europe atteigne les objectifs de l’accord
de Paris, il faudrait diminuer de 80 % notre consommation de produits
animaux d’ici 2050. En effet,
selon les calculs de Greenpeace, pour obtenir 100 grammes de blanc de poulet,
il faut 109 grammes de soja. Pour obtenir le même poids en côtes de porc, il
faut 51 grammes de soja OGM. Greenpeace souligne au passage que l’Union
européenne bannit les OGM et les pesticides, tout en autorisant l’importation
de ce soja OGM cultivé en ayant recours à des pesticides interdits en Europe.
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