Hong Kong doit durcir ses lois pour lutter contre la contrebande d'animaux sauvages
Selon des
chercheurs, l'ex-colonie britannique, véritable plaque tournante du commerce
international des espèces animales menacées, doit durcir sa législation en
matière de lutte contre le trafic d'animaux sauvages.
Les
autorités hongkongaises doivent durcir leur législation en matière de lutte
contre le trafic
très lucratif d'animaux sauvages, ont déclaré vendredi des chercheurs.
L'ex-colonie
britannique est une plaque tournante du commerce international des espèces
animales menacées telles que les éléphants, les rhinocéros ou les pangolins notamment
en raison de son port, un des plus importants au monde, et de ses multiples
liaisons en termes de transport.
La
plupart de ces espèces de contrebande sont destinées aux consommateurs chinois.
Si des
saisies records ont été effectuées ces dernières années, elles masquent en
réalité une absence de progrès en la matière, pointent des chercheurs de
l'Université de Hong Kong.
"Aucun
trafiquant d'espèces sauvages n'a jamais été poursuivi pour des infractions
liées au blanchiment d'argent et aucune organisation criminelle n'a été
inculpée pour contrebande d'espèces sauvages", soulignent-t-ils.
Les
principales lacunes du territoire semi-autonome en matière de luttecontre ce
commerce, qui pèse des millions de dollars, ont été pointées dans une étude
menée par Amanda Whitfort, professeur à la faculté de droit de l'université, et
Fiona Woodhouse, de la société pour la prévention de la cruauté envers les animaux.
Le
problème le plus flagrant, selon cette étude publiée vendredi, est que la
contrebande d'espèces sauvages n'est pas classée dans la catégorie des crimes
graves comme le trafic de drogue ou d'Ăªtres humains.
Les amendes infligées aux contrebandiers peu élevées
Pour
cette raison, les amendes infligées aux contrebandiers d'animaux sauvages ne
sont pas très élevées et se montrent donc peu dissuasives.
Ces
chercheuses estiment également que si ce type de trafic était réprimé par la
lĂ©gislation contre le crime organisĂ©, cela permettrait de mieux enquĂªter.
Ces sept
dernières années, les douanes de Hong
Kong ont saisi pour plus de 767 millions de dollars hongkongais (83
millions d'euros) d'espèces sauvages faisant l'objet de ce type de trafic, dont
22 tonnes d'ivoire, 70 tonnes de pangolin et 66 tonnes d'autres espèces
menacées, selon ce rapport.
Mais, si
les saisies ont augmenté, le nombre de poursuites judiciaires demeure bas.
Par
rapport à nombre de juridictions étrangères, les peines prononcées à Hong Kong
ont été "clémentes, les emprisonnements rares et la plupart des
contrevenants condamnés à des amendes inférieures à 10% de la valeur de la
contrebande passée en fraude".
En mai
2018, la peine maximum pour trafic d'espèces en danger a été portée à dix ans
d'emprisonnement et à 10 millions HKD d'amende. Ce qui, selon des détracteurs,
est une peine inférieure à ce qui se pratique au niveau international.
© 2020
AFP
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