Soixante millions de personnes ont été affectées par les catastrophes naturelles en 2018
Selon les
Nations unies, plus de 10 000 personnes ont trouvé la mort dans les
incendies, les inondations ou à cause des tempêtes.
Le bilan
des catastrophes naturelles, bien qu’en légère diminution, reste lourd. Selon
le Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes
(UNISDR) et le Centre de recherche sur l’épidémiologie des catastrophes (CREC)
de l’Université de Louvain (Belgique), 61,7 millions de personnes ont été
affectées par 289 catastrophes naturelles en 2018, et 10 733 en sont
mortes.
Ce
chiffre est dans la continuité de la moyenne annuelle enregistrée entre 2000 et
2017, avec 77 144 décès, explique le communiqué publié jeudi
24 janvier. Plusieurs catastrophes majeures ont régulièrement alourdi ce
bilan humain durant les deux dernières décennies, comme le tsunami dans l’océan
Indien de 2004, le cyclone Nargis en 2008 en Birmanie ou le séisme en
Haïti en 2010 – 297 140 personnes ont été tuées cette année-là, un
record depuis 2000.
Les conséquences du changement climatique
« Il
n’y a pas eu de mégacatastrophe de ce type en 2018, rappelle
le rapport. Les pertes en vies humaines dues à des catastrophes naturelles
majeures semblent être en diminution, probablement en raison de l’amélioration
du niveau de vie et d’une meilleure gestion des risques de catastrophe. »
Pour
autant, toutes les régions du monde ont été affectées par des événements
météorologiques extrêmes. Parmi les pays les plus touchés figurent l’Inde, avec
24 millions de personnes affectées, puis les Philippines et la Chine (plus
de 6 millions dans chaque cas). L’Indonésie est le pays qui a subi le plus
grand nombre de pertes humaines, avec 4 535 décès, suivi par l’Inde
(1 388) puis le Guatemala (427) et le Japon (419).
Au rang
des catastrophes les plus destructrices, les inondations ont touché
35,4 millions de personnes, dont 23 millions au Kerala, en Inde. Les
intempéries ont causé plus de 2 800 décès, dont plus de 500 en Inde, 220
au Japon, 199 au Nigéria et 151 en Corée du Nord.
Les
tempêtes ont affecté moins de monde, avec près de 12,9 millions de
personnes touchées, mais ont fait un « record de victimes »,
indique le rapport, avec près de 1 600 décès.
Le lien
avec le changement climatique est établi. « Le temps presse pour
limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C ou 2 °C. Nous devons
être tout aussi actifs en matière d’adaptation au changement climatique », a
averti Mami Mizutori, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU
pour la réduction des catastrophes.
Au total,
57,3 millions de personnes ont souffert directement des inondations, de la
sécheresse, des tempêtes et des feux de forêt.
L’impact
du réchauffement est particulièrement sensible s’agissant de la sécheresse qui
a touché 9,3 millions de personnes, dont le Kenya (3 millions),
l’Afghanistan (2,2 millions) ou encore l’Amérique centrale
(2,5 millions), notamment, précise le rapport, « dans des
foyers de migration comme le Guatemala, le Honduras, le Salvador et le
Nicaragua ».
« La pauvreté doit être combattue »
Autre
conséquence du bouleversement climatique à l’œuvre, notamment dus à la
sécheresse, les incendies ont été particulièrement meurtriers en 2018, en
Europe comme dans le nord du continent américain : 126 morts en
Grèce, « dans l’incendie le plus meurtrier jamais enregistré en
Europe », et 88 morts aux Etats-Unis avec les feux « les
plus mortels depuis plus d’un siècle et le plus coûteux jamais enregistré, avec
une estimation de 16,5 milliards de dollars [14,6 milliards
d’euros] », écrivent les auteurs de l’UNISDR et du CREC.
Ils
appellent au renforcement des réglementations et des critères de construction
des bâtiments, ainsi qu’à une protection accrue des écosystèmes. « La
pauvreté doit être combattue », a indiqué Mami Mizutori,
représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU pour la réduction de
catastrophes, qui demande que des mesures efficaces soient lancées pour
atténuer l’exposition à l’augmentation des niveaux des mers.
L’UNISDR
rappelle que les Etats membres des Nations unies se sont engagés à réduire la
mortalité due aux catastrophes et le nombre de personnes affectées, le nombre
de désastres et les pertes économiques liées d’ici à 2030. C’est le
« cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe
2015-2030 », adopté lors de la troisième conférence mondiale de l’ONU qui
s’est tenue à Sendai, au Japon, en mars 2015.
Ce plan
indiquait qu’il faut « d’urgence prévoir, planifier et réduire les
risques de catastrophe pour mieux protéger les êtres humains, les collectivités
et les pays, leurs moyens de subsistance, leur santé, leur patrimoine culturel,
leurs biens socio-économiques et leurs écosystèmes, et améliorer ainsi leur
résilience ».
AGM
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