RDC: inquiétude autour du pillage d'un bois menacé d'extinction
Lubumbashi
(RD Congo) (AFP)
Un
évêque congolais a dénoncé un "désastre écologique" dans le sud-est
de la République démocratique du Congo qui menace une essence de bois menacé
d'extinction à la frontière avec la Zambie.
"Alors
que le monde entier s’offusque des ravages du feu en Amazonie, près de nous un
désastre écologique est en cours au cœur de la forêt des Miombo dans le
Haut-Katanga (où) d’intenses activités anarchiques s’observent autour du
Pterocarpus chrysothrix, appelé localement +mukula+", écrit Mgr Fulgence
Muteba, évêque de Kilwa-Kasenga dans la province du Haut-Katanga, dans un
communiqué parvenu jeudi à l'AFP.
Cet
arbre, également nommé "bois rouge" en RDC, est une variété de
padouk, bois très dense prisé pour la construction et l’ébénisterie. Il est
menacé d'extinction en Zambie voisine, d'après des défenseurs de
l'environnement.
"Les
exploitants de cette précieuse ressource naturelle, derrière lesquels se
cachent des sujets chinois et des proches du pouvoir, sont de retour sur le
terrain depuis quelques semaines", note le prélat.
Selon
Mgr Muteba, les exploitants forestiers ramassent des grumes abandonnés il y a
quelques temps pour "les destiner au marché chinois". "Ce
ramassage n’exclut pas partout de nouvelles coupes", assure-t-il.
Cette
façon de faire "augure le début d’une nouvelle activité de prédation
écologique" qui touche la partie orientale du parc de Kundelungu, une aire
protégée, estime l'évêque de Kilwa-Kasenga.
Ce
trafic du bois est un "pillage" qui "ne prend nullement en
compte la dégradation de la biodiversité".
Depuis
2016, Mgr Muteba dénonce des actes d’exploitation illégale du bois rouge
commise par des Chinois dans la province du Haut-Katanga. Cette année-là, le
prélat avait alors lancé un appel aux autorités congolaises à prendre des
"mesures efficaces" pour "arrêter la spoliation de ce
patrimoine, protéger ce bois précieux et sauvegarder l’écosystème en vue du
bien commun et de l’équilibre climatique".
En
octobre 2018, il avait invité les autorités à organiser le ramassage d’une
importante quantité de bois rouge abandonné par des "exploitants
artisanaux".
Selon
l'ONG de protection de l'environnement Greenpeace "3.395 feux"
touchant surtout la savane ont été documentés en RDC depuis le 21 août.
A.G.M
©
2019 AFP
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