Les Etats-Unis n'autoriseront plus les étiquettes qualifiant le glyphosate de cancérigène
Washington (AFP)
L'Agence américaine de protection de l'environnement
a annoncé qu'elle n'approuverait plus les étiquettes sur les produits contenant
du glyphosate qui qualifient la substance de cancérigène, estimant que cette
affirmation est "fausse et trompeuse".
Cette décision rendue jeudi donne un coup de fouet
au géant agricole américain Monsanto et à sa société mère allemande Bayer,
victimes d'une vague de poursuites judiciaires pour leur herbicide controversé
vendu sous le nom commercial Roundup.
La Californie a décidé en 2017 que ce pesticide
devait porter une étiquette le qualifiant de "cancérigène probable",
reflétant les conclusions du Centre international de recherche sur le cancer de
l'Organisation mondiale de la santé, présentées deux ans plus tôt.
Mais l'Agence de protection de l'environnement a
retoqué cette décision, estimant qu'il est "irresponsable d'exiger la pose
d'étiquettes inexactes sur des produits".
"L'Agence sait que le produit ne pose pas de
risque de cancer. Nous ne permettrons pas à la Californie de dicter la
politique fédérale", a affirmé son administrateur, Andrew Wheeler, dans un
communiqué.
Depuis le rachat de Monsanto, Bayer doit affronter
de multiples procédures liées à l'herbicide au glyphosate du groupe américain,
objet ces derniers mois de trois jugements défavorables en Californie, et
désormais visé par plus de 18.400 requêtes aux Etats-Unis.
L'Autriche a été le premier pays européen à
interdire totalement le glyphosate après l'approbation par son Parlement d'un
amendement bannissant l'herbicide "au nom du principe de précaution".
Les opposants au texte jugent cette interdiction
contraire à la réglementation européenne. Après deux ans de débats houleux, les
Etats membres de l'Union européenne ont autorisé le glyphosate en novembre 2017
pour cinq ans supplémentaires.
La Commission européenne, organe exécutif de l'UE,
avait alors mis en avant le feu vert de ses agences scientifiques, dont
l'indépendance a ensuite été mise en doute par des révélations de journaux
selon lesquels leur rapport comporterait des passages copiés/collés d'un
document de Monsanto.
A.G.M
© 2019 AFP
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