Faute de pluies, les chenilles comestibles du Botswana se font plus rares
De
près, elles ressemblent à de grosses larves hérissées de poils et de pointes.
Dans le centre et le nord du Botswana, les chenilles dites "mopane"
sont récoltées pour enrichir en protéines les repas des populations locales.
Cette
année, leur moisson sera maigre. La faute à la sécheresse catastrophique qui
affecte toute la pointe sud du continent africain, au point de menacer
aujourd'hui de famine 45 millions de ses habitants, selon l'ONU.
Les
"mopanes" tirent leur nom de l'arbre dont elles ont fait leur logis.
Les habitants les ramassent sur leurs troncs, les vident pour ne conserver que
leur enveloppe bariolée de noir, de jaune et d'orange qu'ils font ensuite
mijoter sur un feu de bois.
Salées
et désormais croustillantes, les chenilles peuvent être dégustées telles
quelles ou utilisées comme condiments.
Onalethata
Mbakile, 40 ans, les récolte avec assiduité depuis vingt ans dans son village
de Goshwe (centre), tout près de la frontière avec le Zimbabwe. Mais elle
redoute que le réchauffement climatique planétaire finisse par mettre un terme
à ses activités de productrice.
"On
a encore trouvé beaucoup de +phanes+ (chenilles) cette année autour du
village", constate cette mère de deux enfants, "mais plus autant que
lorsque nous avions de bonnes pluies".
"Aujourd'hui,
on ne peut plus compter sur les pluies ni même les prévoir", regrette
Onaletha Mbakile, qui a parcouru 400 km pour vendre ses chenilles sur un marché
de la capitale Gaborone. "On avait l'habitude de récolter les chenilles de
décembre à avril, c'est fini".
Le
manque de pluie a réduit la période de récolte et fait bondir le prix des
chenilles. A Gaborone, le petit sac se vend aujourd'hui à 10 pulas botswanais
(80 centimes d'euros), deux fois plus qu'il y a quelques années.
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